Berlin, malgré les destructions de la deuxième guerre mondiale et la coupure de la ville en deux, a heureusement su préserver des lieux de modernité comme Siemensstad.
Ce quartier est, avec cinq autres quartiers de la ville, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008. Ces six ensembles immobiliers ont été construits entre 1910 et 1933, pour la plupart sous la république de Weimar: les cités du modernisme.
Dans un post précédent, je vous ai convié à Weisse Stadt qui fait partie des ces six quartiers https://wherever-it-is.com/2021/04/16/berlin-ville-blanche/
Visite aujourd’hui de Siemensstadt avec un mélange de bâtiments industriels et des immeubles d’habitation qui ont fait l’objet du classement UNESCO.
Siemens s’installe dans ce quartier au tournant du XIXème et du XXème siècle et y construit ce qui sera longtemps un des plus hauts buildings industriels de la ville (Siemensturm, 1916).

Les divers bâtiments historiques encore visibles aujourd’hui ont été construits en majorité entre la première guerre mondiale et les années 30 dans un style dépouillé qui reste aujourd’hui très moderne.



Ce quartier de Berlin faisait partie de ce Berlin Elektropolis dont j’ai parlé récemment dans un post https://wherever-it-is.com/2021/06/25/berlin-elektropolis/
Juste avant l’éclatement de la première guerre mondiale, 27 000 employés travaillent sur ce site Siemens.
Les logements ont été construits principalement entre 1929 et 1934 avec l’objectif d’y accueillir 5000 habitants. L’architecte principal est Hans Scharoun mais on y trouve d’autres architectes dont Walter Gropius, un des directeurs du Bauhaus. La majorité d’entre eux faisaient partie du mouvement “Bund” qui a donné lieu à d’autres développement immobiliers de ce type dans Berlin jusqu’à l’arrivée au pouvoir du national socialisme.
Les idéaux portés par ce mouvement sont ceux de la modernité: offrir au plus grand nombre des logements décents avec le confort moderne, de la lumière avec très souvent des appartements traversant et la proximité d’espaces verts et de services telles que école, aires de jeux … Cette approche utopique n’a pas eu que des soutiens à l’époque et l’arrivée des nazis au pouvoir y met un terme (temporaire).



Un des immeubles emblématique est situé à l’entrée du quartier: le “battleship”, le bateau de combat, en référence à ces formes arrondies.



Sharoun a habité à Siemensstadt. Dans les années 50, il a contribué à de nouvelles constructions comme celles-ci, situées à Goebbelstrasse, les deux façades du même immeuble, avec de nouveau des références à l’architecture navale sur la façade sur rue:




Et comme souvent, ce sont les détails qui sont importants et qui viennent rompre la monotonie des ces grandes façades, comme sur cette série de balcons:



Ou encore ces portes d’entrée:



Où trouver ce quartier: https://goo.gl/maps/x2sztUKb6UqdG1g9A
Si vous voulez en savoir plus sur certains immeubles de ce quartier, je recommande ce très beau site en anglais: https://vielfaltdermoderne.de/en/berlin-residential-complex-siemensstadt/ et https://vielfaltdermoderne.de/en/berlin-residential-complex-panzerkreuzer/ ou https://vielfaltdermoderne.de/en/berlin-hugo-haering-siemensstadt-2/
6 thoughts on “Siemensstadt, industrie et utopie”