Modernité architecturale: Berlin Britz

photo Catherine Gras

Six ensembles architecturaux sont classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, je vous en ai déjà présenté deux, Weisse Stadt et Siemensstadt, en voilà maintenant un troisième: Hufeisensiedlung.

Son nom provient de la forme retenue pour une magnifique série de logement organisée en fer à cheval.

Petit retour sur le Berlin de la sortie de la première guerre mondiale. Le régime de Weimar se met en place avec un programme social fort et la question du logement va y occuper une place importante. Les villes de l’époque, notamment Berlin, sont constituées de nombreux bâtiments vétustes voire complètement insalubre.

Les hommes politiques, les urbanistes et les architectes vont s’emparer du sujet, dont un mouvement appelé Neuen Bauen. Ce mouvement pousse pour la construction de logements modernes, lumineux, aérés, avec eau courante et avec un objectif social: la modernité au profit du plus grand nombre.

Cela va prendre la forme de groupes d’immeubles, parfois de quartiers de grande taille comme celui dont je vous parle aujourd’hui.

En 1924, la mairie de Berlin achète des terrains à Britz dans le quartier de Neuköln. Depuis 1920 Berlin s’est considérablement étendu, au delà de son cœur historique, Neuköln fait partie de ces nouveaux espaces de développement.

La mairie va commanditer un quartier entier auprès de plusieurs architectes, dont Bruno Taut qui va y dessiner les parties les plus emblématiques dont le fameux fer à cheval.

Les bâtiments sont extérieurement simples, assez dépouillés, avec des modules répétitifs et standardisés, mais utilisent abondamment les couleurs. Les ouvertures sur l’extérieur sont grandes, l’intérieur est standardisé lui aussi, en rupture forte avec les taudis de l’époque.

Ces couleurs vives permettent de reconnaitre aisément les batiments de ce mouvement et de cette époque à Berlin, surtout quand ils ont fait l’objet d’une bonne rénovation comme ici.

Certains trouvent cette standardisation monotone, personnellement j’aime beaucoup, et la recherche du petit détail est un jeu pour le photographe.

Les autres architectes du quartier ont produit des immeubles tout en couleur mais moins en rupture avec l’architecture de l’époque.

Au final, l’objectif social n’a pas été totalement rempli, le niveau du coût de construction a conduit à des loyers trop élevés pour être accessible au plus grand nombre.

Si ce thème vous intéresse, je vous incite à revisiter virtuellement les deux autres quartiers sur lesquels j’ai écrit cette année.

2 thoughts on “Modernité architecturale: Berlin Britz

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